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  • Charles Baudelaire / João Paulo Esteves da Silva
    Mon enfant, ma soeur,
    Songe à la douceur
    D’aller là-bas vivre ensemble!
    Aimer à loisir,
    Aimer et mourir
    Au pays qui te ressemble!
    Les soleils mouillés
    De ces ciels brouillés
    Pour mon esprit ont les charmes
    Si mystérieux
    De tes traîtres yeux,
    Brillant à travers leurs larmes.
    Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.
    Des meubles luisants,
    Polis par les ans,
    Décoreraient notre chambre;
    Les plus rares fleurs
    Mêlant leurs odeurs
    Aux vagues senteurs de l’ambre,
    Les riches plafonds,
    Les miroirs profonds,
    La splendeur orientale,
    Tout y parlerait
    À l’âme en secret
    Sa douce langue natale.
    Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.
    Vois sur ces canaux
    Dormir ces vaisseaux
    Dont l’humeur est vagabonde;
    C’est pour assouvir
    Ton moindre désir
    Qu’ils viennent du bout du monde.
    – Les soleils couchants
    Revêtent les champs,
    Les canaux, la ville entière,
    D’hyacinthe et d’or;
    Le monde s’endort
    Dans une chaude lumière.
    Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.
  • Charles Baudelaire / João Paulo Esteves da Silva
    Mon enfant, ma soeur,
    Songe à la douceur
    D’aller là-bas vivre ensemble!
    Aimer à loisir,
    Aimer et mourir
    Au pays qui te ressemble!
    Les soleils mouillés
    De ces ciels brouillés
    Pour mon esprit ont les charmes
    Si mystérieux
    De tes traîtres yeux,
    Brillant à travers leurs larmes.
    Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.
    Des meubles luisants,
    Polis par les ans,
    Décoreraient notre chambre;
    Les plus rares fleurs
    Mêlant leurs odeurs
    Aux vagues senteurs de l’ambre,
    Les riches plafonds,
    Les miroirs profonds,
    La splendeur orientale,
    Tout y parlerait
    À l’âme en secret
    Sa douce langue natale.
    Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.
    Vois sur ces canaux
    Dormir ces vaisseaux
    Dont l’humeur est vagabonde;
    C’est pour assouvir
    Ton moindre désir
    Qu’ils viennent du bout du monde.
    – Les soleils couchants
    Revêtent les champs,
    Les canaux, la ville entière,
    D’hyacinthe et d’or;
    Le monde s’endort
    Dans une chaude lumière.
    Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.