J'ai eu l'instituteur qui, dans les rois de France, N'a vu que des tyrans aux règnes désastreux Et celui qui faisait du vieil Anatole France Un suppôt de Satan parce qu'il était sans dieu. J'ai fait les deux écoles et j'ai tout oublié, La nuit des carmagnoles, la fin des Assemblées, Les dieux de l'Acropole et les saints baptisés. J'étais des deux écoles et ça n'a rien changé. Dans le Lot-et-Garonne, On bouffait du curé. On priait la Madone, Le dimanche en Vendée. Des cailloux de Provence Aux châteaux d'Aquitaine, On chantait la Durance, On pleurait la Lorraine. Dans le Rhône et l'Essonne, On chassait les abbés. On plantait en Argonne Des croix de Saint-André. Des sommets du Jura Aux jardins de Touraine, On pleurait la Savoie, On chantait la Lorraine. Je veux que mes enfants s'instruisent à mon école S'ils ressemblent à quelqu'un, autant que ce soit moi. Après ils s'en iront adorer leurs idoles Et vivre leur destin où bon leur semblera. Cette sacrée République qui dit oui, qui dit non, Fille aînée de l'Eglise et de la Convention, Elle serait bien heureuse que ses maîtres la laissent Libre de faire l'amour et d'aller à la messe.
J'ai eu l'instituteur qui, dans les rois de France, N'a vu que des tyrans aux règnes désastreux Et celui qui faisait du vieil Anatole France Un suppôt de Satan parce qu'il était sans dieu. J'ai fait les deux écoles et j'ai tout oublié, La nuit des carmagnoles, la fin des Assemblées, Les dieux de l'Acropole et les saints baptisés. J'étais des deux écoles et ça n'a rien changé. Dans le Lot-et-Garonne, On bouffait du curé. On priait la Madone, Le dimanche en Vendée. Des cailloux de Provence Aux châteaux d'Aquitaine, On chantait la Durance, On pleurait la Lorraine. Dans le Rhône et l'Essonne, On chassait les abbés. On plantait en Argonne Des croix de Saint-André. Des sommets du Jura Aux jardins de Touraine, On pleurait la Savoie, On chantait la Lorraine. Je veux que mes enfants s'instruisent à mon école S'ils ressemblent à quelqu'un, autant que ce soit moi. Après ils s'en iront adorer leurs idoles Et vivre leur destin où bon leur semblera. Cette sacrée République qui dit oui, qui dit non, Fille aînée de l'Eglise et de la Convention, Elle serait bien heureuse que ses maîtres la laissent Libre de faire l'amour et d'aller à la messe.